179.
Publ. : N. Fabri de Peiresc, Bibliothèque nationale de France, département des Manuscrits, français 9530 (Inventaire des médailles, gravures, pierres prétieuses et poids antiques du cabinet de feu M. de Peiresc), f. 235 ; C. Du Molinet, Le Cabinet de la bibliothèque Ste Geneviève, Paris, 1692, pl. 29, III-IV ; Montfaucon 1722, p. 361, pl. CLIX ; Matter 1828, pl. IV, 3 ; Babelon 1900, p. 67-68, no 2169 ; H. Leclercq, DACL, 1, s. v. Abrasax, 152 ; Goodenough 1952-1968, II, fig. 1045 ; Delatte-Derchain 1964, no 308 ; Mastrocinque 2002c ; SGG I, no 197
Jaspe vert très sombre ; 2,10 × 1,70 × 0,20. Inv. 58.2169
Au xviie siècle, dans la collection Peiresc, puis dans le cabinet de l’abbaye Sainte-Geneviève ; déposé au Cabinet des médailles en 1797.
A/ Dieu léontocéphale de face, la tête vers la d., les jambes vers la g., vêtu d’une cuirasse à lambrequins. Il tient de la main g. la tête de Méduse coupée et de la d. une épée. Il est debout sur une tabula ansata. Une autre tabula ansata semblable se trouve à la verticale à g.
À l’intérieur des 2 tabulæ on voit :
ΛΑΧΑΜΙ
ΜΑΛΙΑΛΙ
(de d. à g. :) ΟKI 3 charakteres
Ν charakter ΕΖB
R/ ΙΟΥΔΑC
Au R/ on lit le nom de la tribu de Judas. Cette gemme était censée être l’instrument pour reconnaître un coupable, comme ce fut le cas pour le pécheur Achan, que la pierre avait reconnu en noircissant quand elle toucha la liste des hommes de la tribu de Judas ; voir Mastrocinque 2002c et l’introduction. Epiphanius De Gemmis, the Old Georgian version and the fragments of the Armenian version by Robert P. Blake and the Coptic-Sahidic fragments, by Henri de Vis, Londres, 1934, p. 128, dit que sur le pectoral du grand prêtre la gemme en hyacinthe était inscrite avec le nom de Judas. Cette gemme semble noire et seulement sous une bonne lumière on voit qu’elle est d’un vert très sombre.
Les inscriptions à l’A/ sont probablement l’anagramme de ΜΙΧΑΗΛ, « Michael », et [[I]]ΛΑΙΛΑΜ, écrit en rétrograde ; voir Goodenough, II, p. 236. Selon Delatte 1914b, p. 248, l’image se réfère au thème du dieu acéphale ; Bonner 1950, p. 113, croit qu’il s’agit d’un instrument de magie noire. La deuxième ligne dans la tabula ansata en bas est écrite sur une zone efacée : Barb 1969, p. 301. Sur le guerrier léontocéphale avec la tête de Méduse voir aussi Michel 2001a, no 276 ; Mastrocinque 2013.